Ectropion, Entropion

Les ectropions palpébraux se définissent comme une éversion du bord libre de la paupière qui perd ainsi le contact avec le globe oculaire. Ils peuvent atteindre la paupière supérieure ou inférieure, et touchent plus volontiers l’adulte. Ils sont responsables d’une irritation chronique de l’œil qui apparaît rouge et larmoyant. Les entropions palpébraux se définissent par un enroulement du bord libre de la paupière, qui vient s’appliquer contre le globe oculaire, avec frottements des cils sur la conjonctive et/ou la cornée, à l’origine d’une irritation chronique douloureuse de l’œil.
Leur cause principale est le vieillissement palpébral avec un relâchement des tendons latéraux et une hyperlaxité exagérée de la paupière. D’autres causes moins fréquentes peuvent être citées, telles qu’un traumatisme, une chirurgie, une paralysie faciale pour les ectropions ou une pathologie cicatricielle et fibrosante pour les entropions.

Leur traitement est chirurgical, dans la quasi-totalité des cas en ambulatoire sous anesthésie locale. Il consiste à repositionner correctement le bord libre de la paupière contre le globe oculaire.

ENTROPION


Aspect préopératoire d’un entropion sénile de la paupière inférieure gauche


Aspect postopératoire 1 mois après la chirurgie

ECTROPION


Aspect préopératoire d’un ectropion sénile de la paupière inférieure gauche


Aspect postopératoire 1 mois après la chirurgie

Ptosis

Le ptosis désigne une chute de la paupière supérieure au-dessous de son niveau normal, ayant ainsi une répercussion sur le champ visuel. Ce phénomène peut être congénital ou acquis (sénile, neuromusculaire, post-traumatique).
Le but du traitement chirurgical est double, à la fois esthétique et fonctionnel (permettre une bonne vision) en soulevant la paupière qui ampute le champ visuel supérieur.
La technique chirurgicale employée dépendra du type de ptosis.
La procédure est réalisée en ambulatoire, sous anesthésie générale chez l’enfant, sous anesthésie locale (éventuellement potentialisée par l’anesthésiste) chez l’adolescent et l’adulte, préférable car facilitant ainsi le réglage du niveau de la paupière pendant l’intervention.


Aspect préopératoire d’un ptosis sénile gauche sévère


Aspect postopératoire 1 mois après la chirurgie

Tumeurs palpébrales

2 grandes catégories de tumeurs peuvent être distinguées:
Les tumeurs bénignes, non cancéreuses, dont le diagnostic peut souvent être effectué à l’examen clinique, mais une biopsie avec examen anatomopathologique reste nécessaire au moindre doute.
Le traitement est médical, chirurgical voire laser.
Les tumeurs malignes, cancéreuses, dont le diagnostic de certitude est obligatoirement établi par une biopsie avec examen anatomopathologique. Il existe différents types histologiques d’agressivité plus ou moins importante, le plus fréquent est le carcinome basocellulaire qui présente une évolution strictement locale.
Le traitement de référence est la chirurgie, réalisée en ambulatoire voire en hospitalisation de courte durée, soit en un seul temps comprenant l’exérèse de la tumeur avec examen anatomopathologique extemporanée et la reconstruction le même jour ; soit en 2 temps comprenant un temps d’exérèse et un temps de reconstruction à quelques jours d’intervalle. Dans certains cas un traitement complémentaire peut être proposé. Ces décisions thérapeutiques sont validées au cours des Réunions de Concertation Pluridisciplinaires (R.C.P), qui sont des staffs médicaux regroupant les spécialistes (médicaux et chirurgicaux) des différentes pathologies, les médecins oncologues, radiothérapeutes, radiologues et anatomo-pathologistes ; ceux-ci décident conjointement du traitement à proposer au patient en conformité avec les exigences des référentiels de l’INCa (Institut National du Cancer) et/ou du réseau régional de cancérologie. Cette prise en charge est réalisée au sein du pôle de cancérologie du groupe A Tzanck agréé par l’Agence Régionale de Santé pour la carcinologie.

CARCINOME BASOCELLULAIRE


Aspect clinique d’un carcinome basocellulaire de la paupière inférieure droite.
Une exérèse chirurgicale en limites saines sera nécessaire.

Blépharospasmes

Le blépharospasme est une maladie qui se manifeste par des contractions répétées et involontaires des muscles des paupières. Cette maladie se présente sous plusieurs formes, de gravité variable. Elle peut intéresser un seul côté (spasme hémifacial) ou les deux côtés. Le blépharospasme peut être isolé, ne concernant que les paupières, ou s’accompagner de contractions d’autres muscles de la face (syndrome de Meige) ou d’autres parties du corps (dystonies généralisées).
Le traitement repose sur des injections péri oculaires de toxine botulique dont l’effet bénéfique se manifeste au bout de quelques jours, et dure 3 à 6 mois en moyenne. Ces injections sont peu douloureuses, avec des effets secondaires rares et toujours réversibles tels que de petits hématomes au point de ponction, un ptosis (chute de la paupière supérieure) voire une diplopie (vision double).
Dans certaines formes sévères, un traitement chirurgical pourra être proposé.

Cils Frottants

Les cils frottants peuvent être diagnostiqués différents cadres :
un entropion, lié à un enroulement du bord libre de la paupière, qui vient s’appliquer contre l’œil, avec frottements des cils sur la surface oculaire (cf sus)
un trichiasis, le bord libre est en position normale, mais la direction des cils est affectée, ceux-ci tournant en dedans vers le globe. Il se rencontre principalement dans les affections cicatricielles de la surface oculaire, en particulier dans le trachome où il se combine avec l’entropion.
un distichiasis qui correspond à une rangée de cils une deuxième rangée de cils anormale, postérieure, en contact avec le globe. C’est une anomalie congénitale, relativement rare.
Lorsqu’il n’existe que quelques cils ectopiques, un traitement par laser peut suffire, consistant à brûler le follicule ciliaire afin de prévenir sa récidive.
Dans les cas plus sévères, un traitement chirurgical est alors indiqué, le plus souvent sous anesthésie locale en ambulatoire.